Chesneaux (Charles)

Charles Chesneaux est né en 1866 à Paris. Instituteur, il devient directeur d'école à Domfront en 1901. Il est ensuite nommé secrétaire général de la sous-préfecture de Domfront, de 1913 à 1927, puis promu chef de division à la préfecture de l'Orne. Retraité, il est élu conseiller municipal d'Alençon en 1932 puis maire le 19 mai 1935.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se distingue par son attitude digne et courageuse durant l'occupation allemande en assurant ses responsabilités malgré l'agressivité et le mépris de l'occupant. Après les bombardements de 1940, le préfet quitte Alençon et le maire reste alors la seule autorité civile locale pour faire face aux événements et aux besoins de la cité. Charles Chesneaux essuie la colère d'un médecin-colonel qui déclare qu'il a été tiré des coups de feu dans l'hôpital sur des soldats infirmiers allemands. Il demande réparation et exige neuf otages que le premier magistrat doit désigner. Celui-ci se propose comme premier otage mais refuse de donner huit autres noms. Il est alors enfermé pendant deux heures dans une petite pièce d'un pavillon de l'hôpital. Le médecin-colonel finit par apprendre que ce sont des soldats allemands qui ont tiré des coups de fusil pour effrayer des femmes qu'ils poursuivaient et Charles Chesneaux est relaché. Le 12 août 1944, il a la joie de voir la libération de sa ville par le général Leclerc.

Le 19 mai 1945, Charles Chesneaux déclare : "Nous avons à remettre notre ville en ordre, à réparer les immeubles atteints par la guerre [...], à préparer [...] tout ce qui peut assurer la commodité de vivre, l'embellissement et l'extension de notre cité [...]. Mettons-nous donc résolument au travail." C'est ce à quoi il œuvrera ainsi que ses successeurs, Marcel Hébert, Hubert Mutricy et Jean Cren.

Le 26 octobre 1947, le mandat de Charles Chesneaux. Ses deux dernières années de gestion ont vu l'installation de la station météorologique et la création d'un groupement d'urbanisme en 1945 ; la construction, en 1946, de la cité du Repos pour loger les victimes des bombardements et l'inauguration du stade Jacques-Fould en 1947. En outre, Charles Chesneaux, qui s'éteindra le 27 septembre 1953, s'est attaché à la résorption du chômage, à l'enseignement, aux soins médicaux et à l'installation de l'éclairage public électrique. Une rue de la ville porte son nom depuis le 26 octobre 1957.

 

Le portrait de Charles Chesneaux est conservé aux archives municipales d'Alençon sous la cote 2 899 W.

Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003) et de Alençon de A à Z (Alain Champion, Éditions Alan Sutton, 2008).