Libération d'Alençon

Lorsque le général Leclerc débarque en Normandie le 1er août 1944, il s'enfonce d'abord vers le sud pour remonter en direction d'Alençon à la rencontre des troupes alliées qui descendent du nord vers Argentan, afin de prendre les Allemands en tenaille. La prise de notre ville n'est pas envisagée. Ce sont les événements qui en donnent l'opportunité au général. Après de durs combats, la 2e division blindée s'installe à Champfleur le 11 août pour passer la nuit. C'est alors qu'un jeune Alençonnais, Raymond Ciroux, fait savoir que les Allemands ne sont pas nombreux dans notre ville et que les ponts ne sont pas minés. Le général Leclerc décide alors d'investir Alençon. Arrivant par la route d'Ancinnes, les chars progressent rue des Tisons, passent devant l'église de Montsort et s'arrêtent sur la place du103e régiment d'infanterie. Dans la nuit du petit matin du 12 août 1944 et dans le silence absolu, le général Leclerc prend personnellement et symboliquement possession du pont Neuf entre le départ et la relève des troupes ennemies. Alençon est la première ville de France continentale à être libérée par une armée française.

L'audacieuse manœuvre du général Leclerc permit d'éviter le bombardement de la ville qui avait été programmé le 12 août à 10 heures par les alliés afin d'écraser l'adversaire. Dès que les Alençonnais eurent conscience du malheur auquel ils avaient échappé, une immense gratitude envers leur libérateur gonfla leurs cœurs. Les habitants d'Alençon n'ont pas oublié ce qu'ils doivent au général Leclerc et à ses soldats et témoignent leur reconnaissance en participant massivement aux cérémonies commémoratives de la libération de leur ville.Celles de 1945 et de 1947 furent honorées par la présence du général et celle de 1994 fut célébrée avec un éclat particulier.

La Ville d'Alençon a été citée à l'ordre de l'Armée avec attribution de la Croix de guerre.

Devant son P.C., à l'actuel n° 31 de la rue du Pont-Neuf,
le général consulte ses documents.

 

Assis sur le parapet du pont Neuf, il donne ses ordres
et, ensuite, discute avec quelques Alençonnais.

Extrait de Mémoire en images Alençon (Alain Champion et Yves Le Noach, Éditions Alan Sutton, 1995).