Leclerc (Philippe de Hauteclocque dit)

Philippe de Hauteclocque est né à Belloy-Saint-Léonard (Somme) en 1902. Après ses études, il entre à Saint-Cyr, puis à l'école de cavalerie de Saumur. Après deux ans de garnison en Allemagne, il est envoyé au Maroc comme lieutenant où il est blessé en 1930, ce qui lui vaut sa première citation à l'ordre de l'armée. Il obtient la croix de la Légion d'honneur en 1933. Il est ensuite affecté comme instructeur à Saint-Cyr, puis nommé capitaine en 1934.

En mai 1940, il échappe aux Allemands et se met à la disposition, sous le nom de Leclerc, du général de Gaulle qui l'envoie au Cameroun avec le grade de commandant. Après s'être emparé de Libreville au Gabon, il est promu colonel et reçoit le commandement du Tchad. En Lybie, il prend Koufra en 1941 où il fait prêter à ses hommes le serment "de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg". Nommé général de brigade, il entre en 1943 dans Gabès (Tunisie), première ville libérée du protectorat. Il gagne ensuite l'Algérie, puis le Maroc où il organise la Deuxième division blindée qui, en avril 1944, se rend en Angleterre. Celle-ci débarque en Normandie le 1er août. Alençon, qui doit sa libération, le 12 août, au général Leclerc, est la première ville de la métropole à être libérée par une armée française. Le général entre à Paris le 24 où il reçoit la reddition des Allemands. Tenant le serment de Koufra, Strasbourg est libérée le 23 novembre et il reçoit la plaque de grand officier de la Légion d'honneur, puis sa quatrième étoile. En avril 1945, le général entre à Berchtesgaden.

Nommé ensuite commandant des troupes françaises en Extrême Orient, il appose la signature de la France sur l'acte de capitulation du Japon. En octobre 1945, il met un point final à la crise cambodgienne et en 1946, il est promu inspecteur en Afrique du Nord où il trouve la mort à Colomb-Béchar (Algérie) l'année suivante dans un accident d'avion.

Le général Leclerc, nommé maréchal à titre posthume en 1952, porte un nom cher aux Alençonnais, car son oncle, Wallerand de Hauteclocque, était lieutenant-colonel du 14e régiment de hussards stationné à Alençon. Le futur général venait quelquefois passer ses vacances chez ce dernier, mort avec son fils en 1914 en Belgique. Sa veuve continua àhabiter notre ville, rue des Granges, puis place du Champ-du-Roy jusqu'à son décès en 1953. Elle aura eu, auparavant, le bonheur de voir son neveu libérer Alençon et de le recevoir les 11 et 12 août 1945 pour le premier anniversaire de la Libération ainsi que pour l'inauguration de l'avenue qui porte son nom depuis le 27 février de la même année. À l'occasion du premier anniversaire de la Libération, le général a reçu un diplôme lui conférant le titre de citoyen d'honneur de la ville d'Alençon.

Le général Leclerc est revenu dans notre ville le 19 août 1946, en février et le 10 août 1947.

Un monument en son honneur et en celui de la 2e D.B. a été inauguré le 15 mars 1970.

 

 

 

 

Extrait de Mémoire en images Alençon (Alain Champion et Yves Le Noach, Éditions Alan Sutton, 1995) et du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).