Cren (Jean)

Jean Cren est né le 6 février 1910 à Lampaul-Guimiliau (Finistère). Après avoir obtenu sa licence de droit , il est nommé dans l'administration des Domaines. Arrivé à Alençon en 1938 comme fonctionnaire du ministère des Finances, il est inspecteur de l'Enregistrement, inspecteur principal, puis directeur adjoint des Domaines. Il terminera sa carrière comme conservateur des hypothèques.

Militant syndicaliste chrétien, il est élu conseiller municipal d'Alençon le 19 octobre 1947 en menant la Liste des intérêts populaires, sociaux et familiaux de la ville d'Alençon présentée par le Mouvement républicain populaire. Le 27 mars 1965, à la tête de la liste Action sociale et démocratique qui comprend des membres de toutes tendances, il emporte les élections municipales et devient le maire d'Alençon jusqu'en 1977. Il sera également conseiller général du canton d'Alençon-Est de 1967 à 1979. Deux candidatures à la députation, en 1967 et en 1973, se traduisent par un échec.

Lorsque Jean Cren s'installe dans le fauteuil de maire, Alençon est dans une phase d'expansion considérable modifiant profondément son aspect et ses structures économiques et sociales. Une très forte croissance démographique, accompagnée d'un rajeunissement très sensible de la population, est à l'origine du développement de la ville devenue un pôle de fixation pour la main d'œuvre rurale. Dans son discours d'installation, Jean Cren considère comme un devoir "de continuer et de parfaire ce que nos prédécesseurs ont entrepris mais aussi d'aller de l'avant dans tous les domaines".

Au terme de ses deux mandats, nous lui devons la construction du lycée Marguerite-de-Navarre et du centre social et culturel de Courteille en 1966 ; du groupe scolaire Jules-Verne et la maison de retraite des Quatre-Saisons en 1967 ; de l'hôtel de police en 1968 ; les trois jumelages avec les villes de Basingstoke (Angleterre) en 1968, Quakenbrück (Allemagne) en 1969 et Koutiala (Mali) en 1970 ; la construction, en 1969, du groupe scolaire La Fontaine et du monument à la mémoire du général Leclerc ainsi que la création du district urbain ; la réalisation, en 1970, du parc Élan, permettant ainsi la poursuite des manifestations économiques et commerciales concourrant au renom de la ville ; la construction de la patinoire et du gymnase Chabrol en 1971 ; celle du collège Balzac, le percement de l'avenue de Koutiala, la construction de la maison de retraite Charles-Aveline et l'ouverture de la rue de Lattre-de-Tassigny en 1972 ; la construction du groupe scolaire Molière et de la maison des jeunes et de la culture en 1973 ; du collège Racine en 1974 ; la signature du contrat Alençon ville moyenne et la construction du vélodrome de Perseigne en 1975 ; l'aménagement des rues piétonnes et la construction du groupe scolaire Desnos en 1976 ; etc.

Jean Cren, qui fut président du conseil d'administration de la Sécurité sociale et de la Croix-Rouge, vice-président des Amis de la dentelle et du Point d'Alençon, président d'honneur du club sportif de l'Étoile, président d'honneur du Centre des démocrates sociaux, président du district urbain, officier du Mérite social, chevalier de l'ordre national du Mérite et officier des Palmes académiques, est décédé le 13 décembre 1987. "Il était de ceux qui accordent la primauté à la gestion sur la politique. [...] Travailleur acharné, un "battant", avec un penchant pour l'autorité, soucieux du bien de la ville et d'une intégrité totale" notait Ouest-France dans son n° du 15 décembre. Une cour de la ville porte son nom depuis le 22 décembre de la même année.

 

Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003) et de Alençon de A à Z (Alain Champion, Éditions Alan Sutton, 2008).

L'illustration provient des archives municipales d'Alençon où elle conservée sous la cote 5 Fi 7 730.