Alençon ville moyenne (contrat)
C'est Jean Cren qui fut l'homme des grands investissements dans le cadre du contrat "Ville-Moyenne". Ce terme caractérise une cité en mesure de procurer à ses habitants les avantages de vivre en ville sans leur infliger les désagréments des métropoles géantes. Dans le numéro de Cité des Ducs d'avril-mai 1973, Jean Cren écrit, que "La ville moyenne doit être avant tout un pôle industriel, commercial et même administratif. Plus qu'un noyau urbain, elle est le centre d'une zone dont l'importance permet de multiplier son potentiel. Elle doit justifier d'une zone d'influence qui lui apporte une importance capitale tant en matière économique que sur le plan social. Finalement, elle doit être un relais ou plutôt un frein à l'exode rural. Pour atteindre ce but, la ville moyenne dispose d'avantages non négligeables, même s'ils ne sont pas suffisamment connus ni admis par tous. Quoi que l'on puisse prétendre, la qualité de vie y est supérieure à celle des grandes métropoles ; l'accès à la campagne est plus facile, l'encombrement y est moins grand, le sentiment d'appartenance à une communauté y est plus vif, les nuisances urbaines y sont largement atténuées. Je n'hésite même pas à écrire que la ville moyenne est particulièrement adaptée à recevoir les entreprises industrielles de taille variant de 300 à 1 000 personnes." C'est le cas d'Alençon à cette époque qui, avec ses 34 000 habitants, est une ville moyenne en pleine expansion.
Le contrat en question est un engagement réciproque entre l'État, aidant financièrement une ville, dont le nombre d'habitants doit être compris entre 20 000 et 100 000, et celle-ci qui doit réaliser une série d'actions sur le plan de l'urbanisme consistant à développer et à renouveler la cité de manière cohérente et harmonieuse. C'est en 1973, que la Ville d'Alençon postule pour cette opération et sa candidature est retenue le 24 juillet 1974 sur la base d'un dossier s'articulant autour de trois options : améliorer le centre-ville, relier tous les quartiers avec le centre et promouvoir un urbanisme de qualité. Les clauses du contrat stipulent que la Ville doit réaliser ces trois options, qui se déclinent en huit actions, dans un délai de trois ans, à compter du 1er juillet 1975.
Première action : aménagement en logements sociaux de la caserne Ernouf ;
Deuxième action : dotation d'un parking au Plénître et mise en valeur des remparts ;
Troisième action : création d'un quai-promenade le long des berges de la Sarthe ;
Quatrième action : amélioration des transports en commun (ce projet entraînera la mise en œuvre d'un plan de circulation) ;
Cinquième action : aménagement de rues piétonnes (la rue aux Sieurs sera inaugurée le 5 juin 1976) ;
Sixième action : amélioration du cadre de vie du quartier de Perseigne ;
Septième action : implantation d'équipements sociaux et de loisirs dans les différents quartiers ;
Huitième action : installation, à la maison d'Ozé, d'une équipe de gestion chargée de coordonner les actions.
Le délai de trois ans sera largement dépassé puisque les derniers travaux se termineront en 1982.
Extrait de Alençon de A à Z (Alain Champion, Éditions Alan Sutton, 2008).