Recensement de la population

Un recensement est, à l'origine, une opération administrative qui consiste à faire le dénombrement d'une population dans un but fiscal. Jusqu'au XVIIIe siècle, il est fait par "feux", c'est-à-dire par familles.

Les documents établis à cette occasion sont utiles au généalogiste sur le plan des renseignements apportés lorsque les listes nominatives ont été dressées et conservées.

Ce dénombrement est une pratique aussi ancienne qu'universelle. On en trouve des traces dans les premières civilisations de l'histoire, en Assyrie, en Égypte et en Chine, il y a 5 000 ans. C'est en 27 avant Jésus-Christ, pendant l'assemblée tenue à Narbonne, que sont jetées les bases du recensement de la population dans l'empire gallo-romain. Un des plus connus est celui consignant la naissance du Christ.

En France, la pratique de ces inventaires est tombée ensuite en désuétude jusqu'au début de l'ère moderne. Après celui de 786 ordonné par Charlemagne, il faut attendre 1328 pour avoir un tableau de la population demandé par le roi Philippe VI.

Sous l'Ancien Régime, l'idée d'établir des recensements renaît avec une enquête de Colbert en 1664. Quelques-uns sont menés à terme, mais c'est celui de 1774, ordonné par une circulaire du 9 juin, qui est le premier à présenter des listes nominatives.

Le décret du 13 janvier 1791 sur la contribution mobilière prescrit aux municipalités de former "un état de tous les habitants domiciliés dans leur territoire" et un décret du 19 juillet de la même année oblige les municipalités à tenir un registre des citoyens de leurs localités.

Avec celui de 1836 va commencer la grande série des recensements dressés à base d'états nominatifs. Faits tous les cinq ans de 1836 à 1936, ils sont, depuis lors, moins réguliers en raison de leur coût. À cause des guerres, celui de 1871 eut lieu en 1872 et il n'y en eut pas en 1916 ni en 1941. Les suivants ont été réalisés en 1954, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999.

Les recensements n'ont cessé de s'améliorer en précision et en rigueur. Les premiers balbutient quelque peu, notamment au niveau de la liste des noms des personnes recensées. Ce n'est qu'à partir de 1836 qu'est établie une liste nominative dans toutes les communes de France. À compter de cette date, en général, les recensements indiquent l'état civil, l'âge, le sexe, le lieu de naissance et la position dans le ménage. En 1851, on ajoute la profession, la nationalité et le culte. À partir de 1881, on distingue la population légale, ou de résidence habituelle, et la population de fait simplement présente. Les années de naissance sont inscrites en 1906, puis les dates complètes depuis 1968.

Ce sont les maires qui font procéder au dénombrement et les tableaux établis sont dressés en deux exemplaires, l'un restant à la commune, l'autre étant envoyé à la préfecture. Le ministère de l'Intérieur totalise les tableaux départementaux et les résultats sont publiés au Journal Officiel.

En ce qui concerne Alençon, les archives municipales conservent sous la cote 10 EE, trois registres de recensements datés de 1734, 1740 et 1745 qui sont des rôles destinés à connaître les possibilités de logement pour les troupes de passage.

Des états partiels existent dans la sous-série 4 F pour les années 1804, 1806, 1808 et 1809. À partir de 1820, les tableaux des habitants sont complets, sauf pour 1822 et 1832. À compter de 1853, les états sont classés dans l'ordre alphabétique des rues et par périodes de deux à cinq ans jusqu'en 1915. Il faut signaler une lacune pour les années 1882-1895. Enfin la sous-série 4 F s'achève par les listes nominatives de 1911 (incomplètes), 1926, 1931 et 1936.

Pour terminer, il reste à faire observer que les documents de moins de cent ans ne sont pas communicables.

Les chiffres de 1538 à 1725 sont des estimations.