Front de Sarthe

Le 14 novembre 1962, le conseil municipal décide l'acquisition d'immeubles dans le cadre de la rénovation du centre-ville. L'enquête réglementaire est ordonnée par un arrêté préfectoral du 16 octobre 1963, et un second arrêté, du 19 mars 1964, déclare l'utilité publique motivée par l'exposé suivant : "Considérant qu'il importe, d'une part, d'assainir le quartier central d'Alençon et de démolir les immeubles vétustes et non susceptibles de modernisation et, d'autre part, d'utiliser les importants espaces libres constitués, au cœur de la ville, par des jardins, actuellement inaccessibles, ne comportant que des dépendances menaçant ruine ; considérant que toutes les précautions ont été prises en accord avec l'administration des Beaux Arts pour protéger les immeubles anciens présentant un intérêt historique ou esthétique, soit par le tracé du périmètre de l'opération sur la ligne des façades les moins intéressantes, soit par une modification de ce tracé pour tenir compte des maisons isolées ; considérant que les immeubles à construire sont prévus comme devant être de haute qualité, notamment par le choix de matériaux (pierre de taille ou revêtement de pierre, couvertures d'ardoises), de façon à constituer, au centre de la ville d'Alençon, un quartier neuf de "standing" relativement élevé ; considérant, au surplus, qu'il y a intérêt à faciliter la circulation à l'intérieur de la ville par l'élargissement prévu des rues du Château et du Val Noble et par le percement d'une voie nouvelle parallèle à la rue aux Sieurs ; [etc.]."

L'étude du projet demande une dizaine d'années et, le 29 mai 1974, le conseil annule un concours ouvert pour la construction de cent soixante logements au Front de Sarthe et la reprise de l'examen du projet dans le cadre de l'opération Ville-Moyenne dont elle est l'action n° 3. Sa réalisation, de 1974 à 1977 environ, est confiée à la Société civile immobilière du même nom, qui s'est constituée à cet effet, sur un terrain de 8 462 m² dont la Ville a la jouissance, située entre la Sarthe, le pont Neuf, la rue De-Lattre-de-Tassigny, la Grande-Rue, la rue des Granges, la rue de la Juiverie et une propriété privée. Le principe de cette action est "l'aménagement d'une unité de promenade à partir des éléments construits et plantés des berges de la Sarthe en liaison avec le secteur central". L'implantation des immeubles est approuvée par le conseil le 10 septembre 1975, et le projet d'aménagement des berges de la Sarthe, le 25 novembre.

Les travaux de construction du Front de Sarthe ont malheureusement provoqué la démolition des locaux de la communauté des Nouveaux et Nouvelles catholiques, dite également de l'Union chrétienne, dans lesquels furent hébergés la Gendarmerie nationale et la manutention militaire, et de l'ancien carmel. Mais elle fut l'occasion de canaliser la Briante sous la rue De-Lattre-de-Tassigny.

Le Front de Sarthe, cheminement piétonnier parallèle à la rivière, permet aujourd'hui d'accéder aux cours intérieures de l'ensemble immobilier. Il est possible de s'y rendre par les rues De Lattre-de-Tassigny, des Granges, de la Juiverie et de la Grande-Rue.