Boyville (Auguste de)
Auguste Louis de Boyville, né le 22 octobre 1779 à Paris, est le descendant d'une longue lignée de fabricants et de marchands protestants de Point d'Alençon. Arrivé dans notre ville en 1796, âgé de 17 ans, il quitte Alençon quelque temps plus tard, puis y reparaît vers 1820 où il est domicilié au n° 3 de la rue des Grandes-Poteries.
La mémoire orale assure que M. de Boyville aurait été officier dans l'armée napoléonienne et aurait participé avec son cheval à la campagne de Russie ainsi qu'au passage de la Berezina en novembre 1812. De retour en France, son cheval meurt. Il le fait enterrer dans un pré lui appartenant, sur une hauteur dominant la Sarthe, face à Alençon, à Chenay (Sarthe), à huit kilomètres de notre ville, dont il était le plus gros propriétaire foncier, et où il possédait une quarantaine d'hectares de terrain outre une résidence secondaire. Avant de mourir, Auguste de Boyville, célibataire et sans héritier, émet le vœu d'être inhumé près de son cheval, vœu qui sera exaucé. Le champ a été légué par Jean Vacassy à la commune de Chenay à charge pour elle, "de faire respecter sa tombe à perpétuité par une grille d'entourage". Au milieu de cet herbage, nous pouvons encore voir aujourd'hui sa pierre tombale, entourée d'une clôture, sur laquelle sont gravés les mots suivants : "A L. de Boyville, décédé à Alençon le 29 octobre 1854. Priez pour le repos de son âme."
C'est Auguste de Boyville qui a fait construire l'hôtel du n° 8 de la rue des Filles-Notre-Dame.
Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).