Bouilhac (François)
François Bouilhac est né en 1892 en Corrèze. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe à la bataille de la Marne. Blessé, il reçoit la croix de guerre trois étoiles. Présent à Verdun en 1916 et au Chemin-des-Dames en 1917, il est promu sous-lieutenant
Sa belle-famille étant domiciliée à Alençon, François Bouilhac vient s'installer dans notre ville. Après être entré en 1919 à la Banque de France, il est recruté comme comptable, en 1920, à la fonderie Teste, boulevard du Premier-Régiment-de-Chasseurs. Devenu directeur en 1923, il vient habiter à côté de l'établissement et participe activement à l'extension de l'entreprise. Parallèlement, il s'implique à la chambre de commerce et d'industrie de l'Orne.
Élevé au grade de capitaine de réserve en 1939, il est affecté dans le cadre de la Défense nationale. Sensible à l'appel du général de Gaulle, il est vraisemblablement un des premiers membres de la Résistance alençonnais, fournissant, à partir de 1943, de fausses cartes d'identité à ses ouvriers dont certains entreront dans le maquis en 1944, évitant ainsi l'asservissement au Service du travail obligatoire en Allemagne à plus de vingt personnes. En 1943, François Bouilhac devient membre de l'armée secrète et organise, pour Alençon et son arrondissement, sept groupes armés composés chacun de dix à quinze hommes. Après l'arrestation de Fernand Chasseguet en 1944, il est le responsable du secteur d'Alençon des Forces françaises de l'intérieur. À la suite de plusieurs opérations de sabotage, il est arrêté le 24 juillet par Bernard Jardin, collaborateur de la Gestapo. Incarcéré au château, il est torturé, avant d'être fusillé à L'Hôme-Chamondot (Orne) le 9 août suivant. François Bouilhac a été cité, à titre posthume, à l'ordre de l'Armée avec attribution de la croix de guerre avec palme.
Une cour porte son nom depuis 1994.
Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).