Valazé (Éléonore)

Le général Valazé au siège du Trocadéro (Espagne) en 1823 par Lépaulle

Éléonore Valazé est né en 1780 à Essay (Orne). Dépouillé de sa fortune après la mort de son père, il apprend le dessin et la sculpture à Alençon. Admis en 1798 à l'École polytechnique, il en sort avec le grade de sous-lieutenant du génie. Nommé capitaine en 1803, il est blessé à la bataille d'Austerlitz et il est promu chef de bataillon par l'empereur. Il participe ensuite à la campagne de Prusse et prend part à la bataille de Friedland à la suite de laquelle il reçoit la croix de la Légion d'honneur. L'année suivante il fait le siège de Saragosse (Espagne) comme chef d'état-major du génie. En 1809, il met Dresde (Allemagne) en état de défense et revient en Espagne diriger le siège d'Astorga où il est blessé de deux coups de feu à la tête ce qui lui vaut le grade de colonel. Le 14 juin 1810, il est nommé au collège électoral de l'Orne et le 30, il achève le siège de Ciudad-Rodrigo au cours duquel il est grièvement blessé d'une grenade à la tête. Envoyé en Allemagne, il participe aux victoires de Lutzen et de Bautzen en 1813. Le 10 aôut, il est promu général de brigade et commandeur de la Légion d'honneur. Il prend part ensuite à la bataille de Leipzig. Pendant les Cent-Jours, il organise la défense des Vosges, commande le génie à Waterloo et fait exécuter une partie des travaux de défense de la capitale. Après le licenciement de l'armée, Louis XVIII lui confie les fonctions d'inspecteur général du génie qu'il commande au cours de l'expédition d'Alger. Pendant ses loisirs, il publie une série d'articles sur l'attaque et la défense des places. Après les événements de 1830 il est envoyé comme ministre à La Haye, puis aux élections de 1834, il est élu député de L'Aigle qu'il représente jusqu'à sa mort. Éléonore Valazé, chevalier de différents ordres militaires étrangers et baron du Premier Empire, s'éteint à Nice (Alpes-Maritimes) en 1838.

Un quartier de cavalerie a porté son nom de 1889 à1951 et la rue Valazé ne porte pas le nom de son père, Charles Valazé, député à la Convention, qui se poignarda le 30 octobre 1793 pour échapper à la guillotine, mais le sien.

Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).