Rœderer (Pierre)
Pierre Rœderer, fils de magistrat, est né en 1754 à Metz où il fait ses études et où, en 1771, il achète une charge d'avocat au Parlement. En 1789 il est député de Metz, puis de la Moselle à l'Assemblée nationale. En 1792, l'Assemblée législative décide que la peine de mort sera exécutée à l'aide d'une machine et c'est Pierre Rœderer qui est chargé de mener à bien les tractations qui aboutissent à la mise en place de la guillotine. Le 10 août 1792, c'est lui qui conduit la famille royale à l'Assemblée, la faisant ainsi échapper au massacre. Conseiller de Bonaparte, il participe à la préparation du coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) qui met le général au pouvoir et devient président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État, de 1799 à 1802, date à laquelle il est nommé sénateur.
En 1803, il est désigné à la sénatorerie de Caen qui comprend outre le Calvados, la Manche et l'Orne, avec résidence à Alençon où il doit séjourner, en principe, trois mois par an. Il s'installe alors dans l'ancien couvent des visitandines dont il fait la sénatorerie. Après la chute du Premier Empire en 1814, il se réfugie à Bursard, près d'Alençon, dans sa maison de campagne de Bois-Roussel, et reprend du service au retour de l'empereur qui le fait pair de France en 1815. La Seconde Restauration ne lui pardonne pas son zèle des Cent-Jours. Il est exclu de la Chambre des pairs et de l'Institut, en conservant cependant son titre nobiliaire, et il est étroitement surveillé. La Monarchie de Juillet réveille ses ardeurs politiques. Il est nommé maire d'Essay de 1830 à 1833, redevient pair de France en 1832 et réintègre l'Institut l'année suivante.
Pierre Rœderer est décédé à Paris en 1835.
Située dans le quartier du Champ-Perrier, une rue porte son nom depuis le 21 février 1963.
Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003)
Bibliographie : Thierry Lentz, Rœderer, Éditions Serpenoise, 1989.