Collège
Le collège, dont l'existence est attestée en 1544, est pris en main par les jésuites en 1623. Ceux-ci s'installent d'abord rue du Château. En 1637, Louis XIII leur donne le petit parc du château "pour y faire bastir et édiffier leurs église, collège, logement et autres bastimens". Cependant, ce n'est qu'en 1675 qu'ils s'installent rue du Marché-aux-Porcs (actuelle rue du Collège), dans l'hôtel de l'archevêque de Narbonne, François Fouquet, frère du surintendant des finances de Louis XIV. Ayant suivi son frère dans la disgrâce, François Fouquet, exilé dans notre ville en 1666, leur avait légué sa propriété avant de mourir en 1673.
Après l'expulsion des jésuites, en 1762, le collège, déclaré de fondation royale depuis 1651, revient à la Ville mais ferme ses portes en 1794. Transformé en école centrale qui ouvre en 1799, l'institution disparaît en 1803 pour faire place à une école secondaire communale inaugurée l'année suivante. Converti en collège en 1811, l'établissement est promu au rang de lycée en 1848. De 1914 à 1919, l'établissement abrite un hôpital complémentaire. En 1956, il prend le nom du philosophe Alain qui y a fait une partie de ses études.
Transféré en 1963 boulevard Mézeray, il laisse la place au collège d'enseignement secondaire Aveline jusqu'en 1975. C'est en 1976 que l'Atelier national du Point d'Alençon est créé et qu'il s'installe dans une partie des locaux de l'ancien lycée. Le musée des beaux-arts et de la dentelle y prend place en 1981, la bibliothèque municipale en 1983, les archives municipales en 1989, l'auditorium en 1994 et l'École nationale de musique en 2001.
La rue qui porte son nom est attestée sous le nom de rue de la Porte-de-Lancrel-à-la-Chaussée en 1596, puis du Marché-aux-Porcs au moins de 1672 à 1713, dénomination tirée du marché qui s'y tenait tous les jeudis et les jours de foire jusqu'en 1705. Son nom actuel est certifié en 1772.
Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).