Saint-Paterne (réunion à Alençon d'une partie de)
Très tôt, probablement au XIe siècle, la paroisse de Montsort, située dans le Maine, car séparée de la Normandie par la Sarthe, et qui constituait un faubourg d'Alençon, a été, "au civil", rattachée à la Normandie tout en continuant à faire partie du diocèse du Mans.
Pendant la Révolution, deux décrets stipulent que le faubourg de Montsort fait partie du département de l'Orne. Son territoire est alors étroitement limité par celui de Saint-Paterne. La ligne de démarcation commençe "au Gué-de-Gesnes, suivait la route dudit gué, le haut du champ-du-Roi, la Grande-Ruelle, traversait la rue du Mans, celle des Tisons, et se prolongeait dans la même direction de l'ouest à l'est jusqu'à la Sarthe".
Cet état de choses présentait divers inconvénients : l'action de la police d'Alençon ne pouvait pas s'exercer sur le secteur situé au sud de la ligne de démarcation et l'octroi, qui constituait pour la Ville une importante ressource, laissait ce quartier en dehors de ses limites, ce qui entraînait pour elle non seulement un manque à gagner, mais aussi une cause de fraudes préjudiciables à ses finances, les taxes étant plus faibles dans le Maine qu'en Normandie.
En 1802 , une lettre du maire d'Alençon dénonçant toutes sortes d'inconvénients et préconisant l'annexion de Saint Paterne, parvient sur le bureau du préfet, Victor Lamagdeleine, qui donne un avis favorable l'année suivante. Malgré l'opposition de Saint-Paterne, ses maisons qui sont comprises dans le faubourg de Montsort y sont rattachées par le décret du 5 juillet 1805. La partie annexée suit le ruisseau de Gesnes jusqu'à limite actuelle avec Arçonnay, tourne vers l'est en traversant le chemin de Haut-Éclair et l'avenue Leclerc, rejoint la rue Rostand et le chemin de Chandon et, enfin remonte le ruisseau de Sort jusqu'à la Sarthe.
Le 18 novembre suivant, le territoire rattaché, qui faisait toujours partie du diocèse du Mans, est incorporé à celui de Sées par une bulle du pape Pie VII.
Signalons que le rattachement au département de l'Orne de ce qui restait de Saint-Paterne, repris en août 1843, n'eut pas de suite.
Le
liséré rose correspond à la première ligne de démarcation,
le bleu à celle de 1805 |
Archives
municipales d'Alençon |
Sources
Adigard des Gautries (Jean), "La réunion en 1805 d'une partie de la commune de Saint-Paterne à celle d'Alençon", Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, 1958.
Deschamps (Philippe), "Limites alençonnaises de la Normandie et du Maine à travers le faubourg de Montsort", Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, 1971.