Odolant-Desnos (Joseph)

Joseph Odolant-Desnos est né à Alençon en 1722. Docteur en médecine après avoir fréquenté le collège des jésuites et la Sorbonne, il est nommé médecin de l'hôtel-Dieu et de l'hôpital général. Historien, il écrit une foule d'articles sur différents sujets. Il publie en 1787 Mémoires historiques sur la ville d'Alençon et sur ses seigneurs. En 1793, il est porté sur la liste des personnes soumises à l'emprunt forcé d'un milliard sur "les riches égoïstes". Joseph Odolant-Desnos, qui a laissé en manuscrits plus de cent volumes de recherches historiques, est décédé en 1801.

Malgré son érudition, Joseph Odolant-Desnos est souvent sujet à caution.

En 1882, Gérasime Despierres dans son ouvrage Origine du Point d'Alençon démontre qu'il ne faut pas se fier à ce qu'il écrit à propos de la dentelle.

L'année suivante, Gustave Le Vavasseur note que Gérasime Despierres et Louis Duval ont "renversé tous les châteaux de cartes bâtis, légende sur légende par Odolant-Desnos, oncle et neveu".

Louis Duval, en 1908, affirme dans un article intitulé Les poulies paru dans la Chronique et correspondance de la province du Perche du mois de juillet, à propos d'une communication d'un professeur de philosophie, qu'il juge inexacte, sur la rue ainsi dénommée, que "Cette pointe hardie dans le domaine de la fantaisie a eu pour inspirateur le grave auteur des Mémoires [...] lequel d'ailleurs, à propos des rues de sa patrie d'adoption, a mis en circulation quelques autres légendes plus fantastiques encore".

Pour expliquer ses erreurs de datation de plusieurs monuments, notamment de Notre-Dame, P. Germain-Beaupré, en 1916, écrit de lui que l'"on peut être bon chroniqueur et mauvais archéologue".

En 1992, il est critiqué par Jean-Louis Destable et Frédéric Pasquier à propos de l'origine du nom d'Alençon.

Enfin, j'ai moi-même relevé une cinquantaine d'erreurs de détail dans ses Mémoires historiques.

Il faut cependant observer que Louis Duval lui-même n'est pas toujours fiable et que je ne suis pas non plus à l'abri des méprises.

Une rue porte son nom depuis 1892.

Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).