France (Louise de)

Louise de France, fille de Louis XV et de Marie Leszczynska, est née le 15 juillet 1735. Elle est le dixième et dernier enfant du roi qui aime l'appeler "Mme la Dernière", et qui est sa fille préférée, car la plus rapprochée de lui par certains goûts. Son baptême n'a lieu que le 20 décembre 1738 à l'abbaye de Fontevrault où elle rejoint ses sœurs qui font là leur première éducation.

Affligée d'une légère déviation de la colonne vertébrale, qu'elle nomme plaisamment "ma bosse", elle reste chétive durant sa tendre enfance. Ses traits sont sans finesse mais ses yeux étincelants donnent à son visage un rayonnement attrayant, révélateur de la vigueur de sa pensée et de l'intelligence puissante qui l'animent. Elle possède un caractère impérieux et sa foi lui donne autorité dans la famille en matière religieuse. Charitable, elle réserve aux pauvres sa pension tout entière et s'adonne à de secrètes mortifications. C'est elle qui introduira en France la dévotion italienne du Mois de Marie.

Au cours de sa jeunesse qui se déroula dans les splendeurs de Versailles, Louise accompagna souvent sa mère qui rendit de fréquentes visites aux carmélites de Saint-Denis chez qui elle décide d'entrer. Sa vocation surprend dans un siècle où on est mal disposé pour la souffrance volontaire. Dans son carnet intime, Louise écrit : "Le seigneur m'appelle à quelque chose de plus élevé qui m'attache plus particulièrement à son service".

En 1775, une Alençonnaise, Rose des Chapelles, qui souhaite employer la succession de sa mère décédée à l'établissement d'un carmel dans notre ville, se met en rapport avec Louise qui sera la fondatrice du couvent. De toutes ses entreprises pieuses, l'établissement du carmel d'Alençon est celle qui lui a donné le plus de peine.

Louise de France rend son âme à Dieu le 22 décembre 1787, suite à des crises de douleurs d'estomac très aiguës, peut-être consécutives à l'absorption d'un poison.

 

Extrait de Figures féminines alençonnaises du XVe au XIXe siècle (Alain Champion, Archives municipales d'Alençon, 1993).

Sources

Gobillot (René)/ Tournoüer (Henri), "Excursion archéologique dans le Maine et le Pays d'Alençon", Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, 1908.

Tabourier (Léon), "Histoire de la fondation des deux carmels d'Alençon", Bulletins de la Société historique et archéologique de l'Orne, 1956.