Boullay (Louise)

Louise Boullay est née en 1824 à Alençon. Mariée avec Ambroise Ernult-Descoutures, elle est la mère du poète Raynold Ernult-Descoutures. En 1851, elle épouse, en secondes noce, M. Mesnier qui s'éteint en 1854.

Désireuse de connaître le monde, elle voyage en observant la vie des peuples qu'elle rencontre. Les récits de ses périples paraissent dans les revues littéraires et attirent l'attention du public. Sous le nom de Vallory - qui est celui de sa mère - elle publie Madame Hilaire, sorte de roman semi-autobiographique mettant en fâcheuse posture des Alençonnais du début du Second Empire, qui déchaîne une tempête d'indignation - le notaire Hommey s'étant reconnu, en fit rechercher les exemplaires et réduisit en cendres ceux qu'il put saisir - ; Un amour vrai et À l'aventure en Algérie, œuvres lui donnant rapidement une honorable renommée.

Louise Boullay qui fut, ainsi que George Sand avec qui elle était très liée, l'une de ces femmes écrivains victimes de persécutions journalistiques pour avoir eu l'audace de se lancer dans un domaine réservé aux hommes, est décédée en 1879 à Paris. Cette éternelle incomprise, amie de l'historien Jules Michelet et du compositeur Félicien David, fut une sorte de "Madame Bovary alençonnaise".

Elle donna au musée d'Alençon son portrait, un tableau représentant le duc François (1566/1584) et un camée antique sur lequel figure un empereur romain. Par ailleurs, elle légua à la Ville le capital nécessaire à l'acquisition d'une rente "qui sera employée à perpétuité, à l'instruction d'un jeune homme pauvre (...), mais bien doué, de l'arrondissement d'Alençon et qui décèlera des aptitudes spéciales, soit pour les arts, soit pour les sciences (...). Le choix de ce jeune homme sera fait sans distinction d'opinion politique et de religion (...)". Le legs Mesnier a permis à plusieurs artistes de s'engager dans leur voie.

Une rue de la ville porte son nom depuis 2004.