A l'origine de Mercyful Fate se trouvent deux guitaristes, Hank Shermann et Michael Denner, qui se firent d'abord connaître à l'orée des eighties dans un groupe mi-hard mi-new wave nommé Brats -lesquels commirent sur CBS L'album " 1980 Brats " qui connut une gloire fort modeste.

Après ce disque, nos deux gaillards cherchèrent à améliorer le gang, et embauchèrent King Diamond, homme fort d'une riche expérience de 7 ans de galères diverses, dont le team danois de Black Rose, et au départ guitariste rythmique. King décida de se spécialiser dans le chant, et, surtout, apporta avec lui ce satanisme qui est la marque distinctive de MF. Mais l'entreprise Brats coula vite et, fin 1981, notre trio de base s'adjoignit Timi Grabber(basse) et Kim Ruzz (batterie) pour donner naissance à Mercyful Fate A partir de ce moment, le show business danois s'avérant aussi inefficace que le nôtre, Mercyful Fate connut exactement le même itinéraire que Sortilège. Ses maquettes diverses ne rencontrèrent guère de succès.

Mais la puissance de feu et l'odeur de soufre signalaient déjà un gang particulièrement nocif, ne serait-ce que par des morceaux comme " A Corpse Without Soul ". Cet album fut une précieuse carte de visite malgré ses limites. Elle lui permit de se faire connaître de la presse anglaise, d'obtenir au Danemark de fructueuses premières parties (Uriah Heep, Girlschool, Gillan).

Avec leur premier véritable album, " Melissa ", toutes les diaboliques qualités de Mercyful Fate s'expriment désormais à plein: le groupe a considérablement évolué musicalement et se délecte à présent dans des pièces à la structure complexe, faites de labyrinthes de riffs, de séquences qui chavirent et se bousculent, de duos ouvragés de guitare et d'irrésistibles poussées de speed qui sont autant de montées d'adrénaline dans une musique qui ne manque pourtant pas de tension. Dans leur genre, ces Danois sont des architectes du heavy, un peu comme notre Sortilège, et n'aiment guère les choses trop simples. Ils reconnaissent volontiers que leurs influences se situent du côté de Black Sabbath et Judas Priest, ce qui est assez évident, surtout en ce qui concerne la voix de King Diamond, qui use notamment de façon spectaculaire de son registre suraigu, mais sait inquiéter son monde par son médium .

Toutefois, musicalement, l'atout-maître de MF est Hank Shermann, qui compose toutes les dédaliques épopées du gang. Mais c'est bien sûr ce sorcier grimé de King Diamond qui retient l'attention et assure le spectacle par ses masques outranciers et ce culte de Satan, qu'il prétend pratiquer réellement.

Si Mercyful Fate parvient donc à faire admettre ce satanisme comme sa forme de pittoresque, nul doute que plus d'un métallovore se régalera dans les méandres d'acier de ce hard des abysses.

-Hank Shermann. Guitare

-Mickael Denner. Guitare

-King Diamond. Chant

-Timi Grabber. Basse

-Kim Ruzz. Batteur