La plus énorme réussite extra-musicale de toute l'histoire, pourtant turbulente, du hardissime-carnage. Non pas que Kiss soit inintéressant musicalement, bien au contraire. Le groupe est très compétent. Son hard à outrance première période fut particulièrement ravageur. Son hard pour teen-agers, seconde période, plus civilisée, fut singulièrement aguichant. Mais Kiss n'aurait été qu'un petit groupe de plus s'il n'y avait eu cette prodigieuse opération de propagande faite autour de lui, cette fabrication d'une image totale qui a gommé l'humain en ce groupe pour lui conférer le statut héroïque du Superman.
Kiss a réussi une fantastique mise en coupe réglée des médias, s'imposant par l'image plus que par la musique. Ce qui a dû faire réfléchir Devo. Mais, revers de cette médaille de plus en plus dorée, Kiss est devenu une entreprise si énorme (200 personnes sur la route) qu'il ne peut plus, pour être rentable, que jouer dans des stades de plus de 50000 places (l'idéal étant 80000) ! D'où une impossibilité totale de jouer en Europe, on le conçoit.
En fait, Kiss est un pur produit de cette industrie américaine du spectacle qui fabrique des phénomènes de toutes pièces. Mais il est aussi victime de ce gigantisme chronique qui est une des caractéristiques du show à l'américaine.
Kiss n'est même plus un groupe de hard, il est devenu le premier mythe du genre.
-Paul Stanley. Guitars / Vocals
-Gene Simmons. Bass / Vocals
-Ace Frehley. Guitars / Vocals
-Peter Criss. Drums / Vocals