BON JOVI

C'est le petit prince du hard FM, le Peter Pan du riff platiné. Jon Bon Jovi s'y entend mieux que personne à enchâsser des mélodies-diamants sur fond de métal brossé, à élaborer de ces refrains métal et sortilège qui vous font perdre la tête mais jamais le sens du riff.

De son véritable nom Johnny Bongiovi, notre homme est issu du même milieu italo américain de la côte Est des USA que Ronnie James Dio. Jon , dès l'âge de 16 ans, commença à chanter avec des groupes très épisodiques. Seul le pianiste classique et vieux copain David Rashbaum lui servait régulièrement de complice, comme pour se défouler de ses exercices de conservatoire. Début 1982, le premier déclic de sa carrière se produit quand son " Runaway " paraît sur une compilation de groupes locaux.

Sous sa première forme, pourtant primitive, " Runaway " s'offrit donc le succès immédiat. Cela fit accourir les labels, et Polygram s'empressa de signer notre homme. Comme son nom, pourtant peu scintillant, était déjà connu sur les ondes, on ne put le changer pour un pseudonyme qui sente moins prolo italien, mais on s'arrangea pour lui trouver une orthographe plus française avec Jon Bon Jovi. Jon n'avait par contre pas de groupe du tout à ce moment-là. C'est ce qui explique pourquoi " Runaway " fut ré-enregistré.

Mais Jon désirait s'entourer d'un véritable groupe. Car si tout le répertoire de Bon Jovi est le sien, il ne veut pas apparaître comme un chanteur accompagné de simples comparses, mais bien proposer l'image, plus forte à ses yeux, d'un groupe cohérent. Pour réaliser son premier album, en 1983, il enrôla donc deux anciens complices de Joe Cocker, Richard Sambora (guitare) et Alec John Such (basse), le batteur Tico Torres , et il décida enfin David Rashbaum à abandonner ses partitions classiques. Avec ce team efficace, il enregistra son premier album avec le bonheur que l'on sait 1984 le vit ensuite sur la route, tournant en première partie de grands noms, notamment Kiss et Scorpions, ce qui lui permit de prouver à tous qu'il nétait pas un artificiel feu de Bengale de studio et qu'il savait aussi faire pétarader le riff on stage.

Puis, en 1985, ce fut la récente confirmation avec " 7800° Fahrenheit ", album de la même veine féconde que le précédent, présentant une savante alternance de refrains gazouillants et de morceaux plus roboratifs, avec toujours un parfait dosage entre la mélodie qui chatoie et le riff qui foudroie.