ARMORED SAINT

Armored Saint commença sa carrière du côté de 1981, dans un garage, ce qui est somme toute plus normal pour un groupe de rock, surtout quand il fait du hard et qu'il a besoin d'huiler sa jeune mécanique. Le groupe connut d'emblée sa formation définitive, avec John Bush (chant), Dave Prichard (guitare), Phil Sandoval (guitare), Joey Vera (Basse) et Gonzo (batterie).

Après quelques mois de répétitions forcenées, le groupe enregistra une première maquette de cinq titres qu'il fit circuler en cassettes dans le milieu branché métal de Los Angeles. La chose était assez convaincante et Armored Saint se vit proposer une place sur l'anthologie Metal Massacre n° 2 de Metal Blade Records, petit label indépendant local spécialisé dans la découverte de nouveaux riffouilleurs. Le Saint en Armure y fit donc figurer un " Lesson Well Learned " qui ne passa pas inapercu, loin de là . Dans la foulée, il put donc publier un premier maxi single, avec notamment un de ses titres-fétiches, le cinglant " False Alarm ".

Si ces gaillards n'étaient pas vraiment des saints, par contre ils visaient à une certaine pureté de leur métal, ce qui les fit assimiler un temps aux groupes de tradition anglaise à la Maiden, ce qui est un jugement excessif. Chrysalis les signa en 1984, et les confia à rien moins que Michaël James Jackson, le producteur de Kiss, pour réaliser leur premier album, " March of the Saint " qui parut en octobre 84.

Le groupe se mit alors à sortir de sa Californie natale et tourna dans tout le pays, notamment avec Whitesnake et Quiet Riot. En 1985, il perdit l'un de ses deux guitaristes, Phil Sandoval, pour cause de divergences musicales, mais celui-ci ne fut pas remplacé. En effet, Armored Saint avait désormais comme objectif un hard épuré, clarifié,débarrassé des chamarrures parfois encombrantes dont il avait de plus en plus tendance à se couvrir. En fait, le groupe voulait rendre à son heavy une sorte de transparence rock'n'rollienne. Ce qu'il fit avec son second disque " Delirious Nomad ", et qui est un petit monument.

Le changement de look y signale la modification sensible de la musique, et c'est un régal de déguster ce hard clair et magnifique, aux découpes pures comme du Angel City, qui oeuvre comme un scalpel taillant droit et sans fantaisie dans la chair chaude. Dans ce cas, pas de doute, les stylistes directs d'Armored Saint sont bougrement doués.