Boullemer (hôtel de)

Situé rue du Cygne, l'hôtel de Boullemer, dit Libert, l'une des plus belles demeures de la ville du XVIIIe siècle, est classé parmi les monuments historiques.

C'est en 1730 que Jean-Baptiste de Boullemer de Bresteau, premier président du présidial d'Alençon, écuyer, chevalier, lieutenant des maréchaux de France, conseiller du roi, seigneur de Montigny, de Chassé et de La Fresnaye-sur-Chédouet, achète un immeuble appartenant à Marie Maheult, épouse de Charles Le Bouyer, sieur de Saint-Gervais et de Monhoudou. L'année suivante, Jean-Baptiste de Boullemer fait remanier le bâtiment pour en faire son hôtel particulier.

Cette construction est bien représentative du XVIIIe siècle avec sa façade de beau granit, simple et harmonieuse, qui présente un avant-corps central de trois baies arrondies, garnies de balcons au rez-de-chaussée, et de trois fenêtres à l'étage sous un fronton classique. Les appartements se poursuivent de part et d'autre par deux travées de fenêtres avec un retour en équerre sur le côté droit. Un jardin à la française, au fonds duquel se trouve un puits du XVIe siècle, occupait le parterre et se cachait derrière la grille de la rue du Cygne. À l'arrière, rue des Grandes-Poteries, des communs abritaient chevaux et voitures.

L'hôtel reste dans la famille de Boullemer jusqu'en 1805, date à laquelle il est vendu à un négociant parisien qui le cède en 1809 à un marchand alençonnais. La veuve de ce dernier le vend en 1825 à un conseiller de préfecture, qui à sa mort, en 1837, laisse l'hôtel de Boullemer à sa fille, veuve du docteur François Jacques Libert, conseiller d'arrondissement. Lors de son décès qui survient en 1888, l'immeuble échoit à son fils, François Jean-Baptiste, médecin, conseiller municipal d'Alençon et sénateur. L'édifice reste dans la famille Libert jusqu'à son acquisition, en 1926, par une société immobilière. Celle-ci revend l'hôtel de Boullemer, en 1974, à un particulier qui le cède à son tour à une société civile immobilière de Paris qui le restaure l'année suivante pour le transformer en un ensemble d'appartements de grand confort.

 

Extrait du Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon (Alain Champion, Éditions Cénomane, 2003).